Exportations agricole

Les cultures d’exportation peuvent constituer une ressource essentielle pour l'économie guinéenne. Cependant, leurs exportations restent encore fortement dépendantes des matières premières traditionnelles peu ou pas transformées.
De plus, les cascades tarifaires (taxation croissante à l’entrée sur le marché européen en fonction du degré de transformation) et les régimes commerciaux préférentiels ont encouragé les exportations de matières premières non transformées, laissant échapper ainsi les possibilités d’accroître la valeur ajoutée et l’emploi.
En dehors de certaines filières d’exportation relativement bien structurées, la plupart des productions agricoles et alimentaires de la Guinée n’arrivent pas à satisfaire les marchés nationaux, régionaux ou internationaux du fait, entre autres, des faiblesses en matière de structuration des filières ainsi que de l’organisation des acteurs aux différents stades de production, transformation, stockage et mise en marché.
Le faible niveau des exportations agricoles de la Guinée (environ 1 000 tonnes de mangues sur plus de 30 000 tonnes de potentiel d’exportation, 500 tonnes d’ananas sur plus de 5 000 tonnes, 20 000 tonnes de café sur plus de 50 000 tonnes, 10 000 tonnes d’anacarde, etc.) en constitue une illustration. La commercialisation soulève quatre (4) problèmes:
  • L’isolement du producteur par rapport au marché;
  • L’insuffisance des infrastructures;
  • Les obstacles tarifaires, administratifs, logistiques, sanitaires;
  • Le manque d’opérateurs professionnels. Un tel environnement ne favorise pas les initiatives privées alors qu’il existe des opportunités nombreuses et diversifiées d’exportation (certaines variétés d’ananas, banane douce, légumes, fleurs et plantes ornementales) qui ne peuvent être exploitées que par le développement du professionnalisme.
C’est pour cette raison que la Politique Nationale de Développement Agricole (PNDA)-vision 2015 a inscrit en bonne place la relance des exportations agricoles. Cette politique est en harmonie avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), le Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA), adopté en 2003 à Maputo et la politique agricole de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAP). Le marché sous régional représente en effet, un potentiel de plus de 220 millions de consommateurs de fruits et légumes, de produits halieutiques, de produits animaux et forestiers non ligneux. Il offre à la Guinée un environnement favorable, caractérisé par des mécanismes régionaux notamment, le Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CEDEAO
La République de Guinée est par ailleurs bénéficiaire de plusieurs schémas de préférences commerciales notamment, le Système Généralisé de Préférence Commercial (SGP) dans le cadre des échanges commerciaux avec l’ensemble des pays développés, le régime " Tout sauf les armes " de l’Union Européenne (le Système Généralisé de Préférence Commercial — SGPC des pays membres de l’OCDE — hors UE), la loi des Etats-Unis d’Amérique sur la croissance et les opportunités en Afrique (African Growth and Opportunity Act — AGOA), et les avantages tarifaires accordés par le Maroc. De certaines de ces préférences, la Guinée n’a tiré que peu de profit (en particulier l’AGOA) en raison de la complexité des règles d’origine, des normes sanitaires et phytosanitaires et autres obstacles techniques au commerce (OTC) ainsi que la faiblesse de la production nationale.
Cette opportunité d’investissement s’inscrit dans le cadre du troisième programme du Plan National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA) portant sur la Promotion des exportations agricoles et de l’agrobusiness, qui se décline en trois (3) sous-programmes que sont :
  • Amélioration du climat des affaires pour la promotion des exportations agricoles et le développement de l’agro-business ;
  • Amélioration des performances des filières agro-industrielles et d’exportation (agriculture, pêche, élevage, produits ligneux et non ligneux);
  • Développement des infrastructures de transformation, de conservation, de commercialisation et d’accès au marché. Les projets qui seront réalisés dans le cadre de ce programme permettront l’amélioration de la compétitivité des filières agricoles d’exportation sur les marchés sous régionaux et internationaux en vue de contribuer à l'équilibre de la balance commerciale de la Guinée et d’augmenter les revenus des acteurs. Les principaux produits agricoles ciblés sont: le café, le palmier à huile, l’hévéa, l’ananas, la mangue et l’anacarde.